Koen Theys


Si Koen Theys utilise des supports aussi variés que des fenêtres opaques en caoutchouc, des plaques de verre sablé où se voit le dessin d'un balcon, divers objets en caoutchouc également, ce sont peut-être ses montages photographiques, parfois incrits dans un tracé architecturé, qui constituent la part la plus significative de ce travail.

L'une des questions autour de laquelle semble tourner cette œuvre est celle de la représentation à son stade post-pictural. Les balcons comme les portes et les fenêtres peuvent se lire comme des métaphores du point de vue (Koen Theys a regardé Magritte mais aussi le Manet du Balcon), Quant aux assemblages montages de foules ou d'architectures, ils se présentent comme des commentaires de la représentation du paysage construit, ceux de Giotto et du Quattrocento (Ambrogio Lorenzetti et Piero Della Francesca parmi d'autres) mais aussi ceux que produisit la galaxie cubiste, Survage ou Metsinger par exemple. Ce commentaire débouche sur une vision personnelle des modalités de la représentation contemporaine. Entre bricolage (ces sortes de collages volontairement laborieux) et technologie (ses œuvres récentes sont montées par ordinateur), les images de Koen Theys donnent à voir des cas de prolifération anarchique et gratuite (un virus) qui accentue ce sentiment qui ne cesse de nous hanter: l'entropie.


Catalogue: "PHOTOGRAPHIE D'UNE COLLECTION"
Ed. Caisse des dépôts et consignations, Paris - 1997

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